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Chez BonneGueule, nous allons au-delà des publicités et des informations superficielles pour vous offrir une analyse approfondie. Tout comme nous le faisons pour les costumes, nous cherchons à vous donner toutes les clés pour bien choisir votre montre, que ce soit pour une montre de luxe ou une montre plus abordable.
Notre communauté est composée d’experts et de passionnés qui ont une connaissance pointue du secteur horloger. Ils ont accès à des informations vérifiées et solides, provenant d’écrivains spécialisés, d’insiders travaillant dans les grandes maisons horlogères ou chez des horlogers indépendants.
L’achat d’une montre est un investissement important, et il est essentiel de comprendre tous les aspects de ce secteur fascinant. Dans ce dossier, nous vous fournirons les informations nécessaires pour mieux appréhender l’univers horloger et vous aider à choisir votre première « grande » montre en toute confiance.
Don a réalisé un excellent travail de synthèse pour vous offrir un contenu de qualité. Comme toujours, vos commentaires sont les bienvenus pour enrichir cet article. Et si vous voulez découvrir l’avis de Don sur 50 marques de montres, suivez ce lien.
Bonne lecture !
L’évolution contrastée de l’industrie horlogère
D’un côté, l’horlogerie évoque le luxe, les montres de qualité, la fabrication suisse, les événements prestigieux, le glamour d’Hollywood, l’imaginaire des pilotes, des astronautes et des agents secrets… D’un autre côté, il y a les chiffres, les prix élevés, la domination des grands groupes et le marketing omniprésent. Le secteur horloger est souvent entouré de mystère, mais chez Bonne Gueule, nous aimons lever le voile sur ses secrets.
Lorsqu’on s’offre une belle montre et qu’on la porte, cela doit être un plaisir. Et ce plaisir est décuplé lorsque l’on comprend le fonctionnement de l’industrie horlogère.
L’évolution de l’horlogerie à travers les statistiques
Savez-vous qu’environ 1,2 milliard de montres sont vendues chaque année ? Cela signifie que 38 montres sont produites chaque seconde. Cependant, malgré cette quantité impressionnante de montres, les gens ne sont pas nécessairement de plus en plus ponctuels.
En termes d’exportations horlogères, la Suisse occupe la première place avec 20,2 milliards de dollars en 2017, suivie de Hong Kong avec 8,4 milliards de dollars (cependant, il est important de noter que Hong Kong est principalement tourné vers la réexportation de produits importés). La Chine se situe à la troisième place avec 5 milliards de dollars d’exportations, tandis que la France est devant l’Allemagne avec 2,8 milliards de dollars d’exportations.
Il est intéressant de souligner que la Suisse et la France sont les berceaux de l’horlogerie moderne, et que la langue française est la langue de l’horlogerie. L’anglais n’a fait son apparition sur les cadrans des montres que tardivement.
En ce qui concerne les quantités de montres vendues, la Chine est en tête avec 688,3 millions de pièces vendues en 2017, avec un prix moyen d’environ 4 dollars. En comparaison, la Suisse a vendu 24,3 millions de montres avec un prix unitaire moyen de 827 dollars.
Le marché de la montre-bracelet est très diversifié, allant des montres à quartz en plastique aux montres mécaniques en platine. En termes de valeur, la Suisse domine largement ce marché, tandis que la Chine est en tête en termes de quantité.
Si l’on se penche sur les exportations suisses, on constate qu’il existe des disparités non seulement à l’échelle mondiale, mais aussi dans le secteur horloger lui-même. En effet, les gammes de montres sont très différentes et évoluent séparément, tout comme le secteur de la mode.
En examinant de plus près les exportations suisses, on peut observer comment les principaux débouchés pour les montres évoluent à l’échelle mondiale. Il est intéressant de noter que les habitants de Hong Kong et du Royaume-Uni ne sont pas nécessairement des amateurs passionnés d’horlogerie. Pour Hong Kong, il s’agit d’un marché important d’import-export, tandis que le Royaume-Uni devient une plateforme pour attirer les achats de montres des touristes et des voyageurs d’affaires à la recherche de bonnes affaires, en particulier dans les montres mécaniques.
Comparaison entre les mouvements mécaniques et les mouvements à quartz dans l’horlogerie
L’horlogerie a connu une évolution significative au fil des années, avec une compétition entre les montres mécaniques et électroniques. Alors que les montres mécaniques sont alimentées par la tension d’un ressort, les montres électroniques fonctionnent grâce à un mouvement à quartz alimenté par une pile électrique. Dans les années 70, l’arrivée massive des mouvements à quartz a failli mettre KO l’horlogerie mécanique, mais le marché horloger a depuis évolué. Bien que les montres à quartz dominent en termes de quantité, les montres mécaniques triomphent en valeur. Les exportations suisses de montres à quartz ont reculé de 7,4% en volume, tandis que les montres mécaniques continuent d’augmenter de 3,9% en volume. Cette tendance est nette depuis des années et montre que les atouts des montres mécaniques, tels que le goût de l’histoire, l’authenticité et le charme d’un mouvement mécanique, restent inégalés par rapport aux montres électroniques. Même Seiko, qui a été un acteur majeur du quartz, revient massivement vers les montres mécaniques et innove en proposant des technologies hybrides. Il est vrai qu’une montre ne se résume pas qu’à son mouvement, mais celui-ci reste le cœur de la montre. De plus, les boîtiers des montres, qui sont essentiels pour habiller ce cœur, sont fabriqués dans une variété de matériaux, allant du plastique aux métaux précieux en passant par l’acier. L’acier 316L est le plus couramment utilisé en raison de ses propriétés équilibrées de résistance à la corrosion, aux rayures et son prix abordable.
Un regroupement pour les superviser tous
L’industrie horlogère est dominée par un petit nombre de groupes qui contrôlent la majorité des grandes marques. Cette situation est le résultat de la crise du quartz des années 70 et 80, qui a mis en péril de nombreuses marques horlogères. Cependant, certaines marques ont réussi à se relever progressivement, comme Lip. Auparavant, des marques telles que Breguet, Blancpain, Jacquet Droz, Omega, Longines, Hamilton, Tissot, Rado, Mido et Certina étaient indépendantes ou faisaient partie d’autres groupes. Aujourd’hui, elles sont toutes rachetées et regroupées au sein du Swatch Group, le plus grand groupe horloger au monde en termes de ventes. Cette consolidation était nécessaire pour faire face à la menace du quartz et pour assurer la survie de l’horlogerie mécanique. Bien que ces grands groupes détiennent la plupart des marques historiques, ils ne sont pas les seuls acteurs de l’industrie horlogère.
Et pour quelques autres participants…
Dans le secteur de l’horlogerie, il y a trois acteurs principaux : les marques horlogères, les distributeurs agréés (AD) et les clients. Les marques horlogères sont souvent propriétaires de leurs propres usines de production, ce qui leur permet de contrôler tous les aspects de la fabrication de leurs montres. Certaines marques optent pour une intégration verticale complète, tandis que d’autres achètent les composants de leurs montres auprès de fournisseurs externes.
Jusqu’au début des années 2000, l’entreprise ETA (appartenant au groupe Swatch) détenait le quasi-monopole de la fourniture de mouvements pour l’industrie horlogère suisse. Cependant, la situation a changé et ETA fait désormais face à une concurrence directe de la part de Sellita et Soprod.
Selon les accords conclus dans l’industrie, ETA réduira progressivement sa fourniture de mouvements jusqu’à ne plus approvisionner que les marques du groupe Swatch. Par exemple, le Swatch Group produit des mouvements ETA pour ses propres marques telles que Omega, Longines, Hamilton et Tissot. Certaines marques qui n’appartiennent pas au Swatch Group, comme Tag Heuer et IWC, utilisent des mouvements Sellita pour leurs modèles les moins chers.
Cependant, pour leurs modèles haut de gamme, les marques développent leurs propres mouvements de manufacture ou les achètent auprès d’autres groupes, afin de ne plus dépendre d’un fournisseur unique. Par exemple, Breitling équipe sa montre SuperOcean Heritage II d’un mouvement de manufacture fourni par Tudor.
Il est intéressant de noter que certaines marques, comme Tudor, qui appartient également au groupe Rolex, utilisaient auparavant des mouvements ETA pour leurs montres.
L’évolution du commerce en ligne
Les clients sont de plus en plus nombreux à se tourner vers internet pour se renseigner sur les montres, que ce soit pour connaître leurs caractéristiques, lire des avis d’utilisateurs ou comparer les prix. Cependant, lorsqu’il s’agit d’acheter une montre, la majorité des consommateurs préfèrent encore les canaux traditionnels. Le prix élevé des montres de luxe et la livraison sécurisée sont souvent des freins à l’achat en ligne.
Cependant, les marques horlogères commencent à comprendre l’importance de l’e-commerce pour leur croissance future. Elles cherchent donc des moyens de s’adapter à cette nouvelle réalité tout en préservant leur réseau de distributeurs physiques.
Un problème se pose cependant : les prix pratiqués en ligne sont souvent les mêmes que ceux proposés par les distributeurs traditionnels. En d’autres termes, les clients ne bénéficient pas d’avantages particuliers en achetant en ligne. Cette stratégie peut sembler risquée pour les marques, surtout compte tenu du prix élevé des montres.
Il est clair que l’industrie horlogère est en plein bouleversement, tant du côté de l’offre que de la demande. Cela entraînera inévitablement une recomposition du secteur à l’avenir.