Il est important de connaître ses forces et ses faiblesses, et pour ma part, je dois admettre que ma connaissance de l’horlogerie est assez rudimentaire. Je ne suis pas du genre à m’intéresser aux mécanismes internes d’une montre. Cependant, je suis fasciné par l’esthétique d’une belle montre, tout comme celle d’une belle voiture, et j’apprécie exprimer ce qui fait la beauté d’un modèle par rapport à un autre.
C’est ainsi que j’ai découvert la marque Serica Watches sur Instagram et que j’ai ressenti une certaine excitation. J’ai donc décidé de contacter Jérôme Burgert, cofondateur et directeur créatif de Serica Watches, qui est également rédacteur pour le magazine lifestyle Les Rhabilleurs, spécialisé dans les montres de luxe et abordables.
La marque Serica a été créée en collaboration avec Gabriel Vachette, David Gagnebin et Matt Hranek (le premier ambassadeur de la marque) entre 2018 et 2019. Nous nous sommes rencontrés en février 2020 et avons discuté de divers sujets, allant des cocktails Martini préparés au shaker plutôt qu’à la cuillère, aux pilotes britanniques pendant les deux guerres mondiales, en passant par les notions de proportions, de cohérence et même de Mel Gibson.
Notre discussion a commencé par une question, mais pas nécessairement dans cet ordre.
Sommaire
Qu’as-tu découvert d’intéressant à Genève ?
Lorsque l’on revient du Salon International de la Haute Horlogerie à Genève, la question la plus fréquente est : « As-tu vu des montres abordables et belles ? ». Et la réponse est souvent décevante car les montres abordables que l’on y voit coûtent souvent entre 20 000 et 30 000€. Cela peut être frustrant pour les passionnés de montres qui souhaitent se faire plaisir sans se ruiner.
La réflexion de Jérôme, fondateur de Serica Watches, est partie de cette frustration. Il constate que les montres qu’il aime porter au quotidien, comme les vieilles montres militaires, les Omega Speedmaster vintage ou encore les Submariner anciennes, ont une émotion, un design et une histoire qui les rendent uniques. Mais aujourd’hui, ces montres-là sont devenues rares.
Selon Jérôme, les montres qui ont une fonction précise, comme la Speedmaster pour les pilotes automobiles ou la Submariner pour les plongeurs, ont une magie particulière qui opère. Elles sont créées pour être utilisées et ont une véritable raison d’être. En revanche, les montres créées uniquement pour être vendues et plaire à un marché donné n’ont pas la même authenticité.
Cette réflexion peut également s’appliquer au domaine de la mode. Les vêtements qui ont une fonction précise, comme le sweatshirt avec son col renforcé pour les étudiants américains, ou les vêtements de travail comme la veste française de travailleur, sont intemporels car ils ont été créés pour remplir un besoin spécifique.
Une autre caractéristique des esthétiques intemporelles est la proportion. Les choix esthétiques qui sont d’abord des choix utilitaires deviennent esthétiques par la force des choses. Par exemple, le « V » du col des sweatshirts a été créé pour renforcer le col souvent maltraité par les étudiants qui les portent et les lavent fréquemment.
En conclusion, les montres abordables et belles sont devenues rares car elles sont souvent créées pour plaire à un marché et non pour remplir une fonction précise. Les montres qui ont une histoire, un design et une émotion sont celles qui continuent à nous faire rêver.
Un simple ajustement de la longueur d’une aiguille peut transformer complètement une montre !
Lorsque tu ajustes la hauteur de ton pantalon, cela peut transformer complètement ta silhouette. Les proportions sont essentielles. Les montres comme la Speedmaster, la Submariner et les anciennes montres militaires étaient conçues avec des proportions qui les rendaient polyvalentes et élégantes, même en dehors de leur environnement d’origine. C’est pourquoi tu peux porter une vieille Submariner avec un costume et ça fonctionne très bien. Prenons l’exemple de James Bond avec sa 6538 dans Goldfinger. Ça passe parfaitement, que ce soit sur la plage en Jamaïque avec Ursula Andress ou avec une veste de smoking blanche.
En revanche, si tu essaies de faire la même chose avec une montre de plongée moderne de 44 mm, ça ne fonctionne pas. Deux choses me viennent à l’esprit. Tout d’abord, porter une montre pour son côté ostentatoire n’est pas classe. Une montre sert à donner l’heure, ce n’est pas un indicateur de la taille de ton sexe. Personne n’est dupe. Ensuite, la taille de la montre doit être adaptée à la taille de ton poignet et à ta morphologie.
En ce qui concerne Serica, nous avons essayé de créer une montre mécanique de qualité que tu as envie de porter au quotidien. Notre ambition est de créer quelque chose d’intemporel, et pour y parvenir, nous accordons une grande importance à la qualité et à la durabilité de nos produits.
J’ai donc une question pour toi.
1. La fabrication d’une montre intemporelle : comment ça se passe ?
La recette de l’intemporalité selon Jérôme est simple : créer quelque chose de beau, qui donne envie d’être porté. Il est important de s’entourer d’objets qui procurent du plaisir et qui sont esthétiquement plaisants, comme une montre. Avoir peu d’objets mais de qualité est une bonne manière de vivre. Cette idée est similaire à la philosophie du Bauhaus, qui prône l’union du beau et de la raison. Jérôme nous explique en détail ce qui rend une montre belle à ses yeux. Chaque détail de la montre a été dessiné et réalisé sur mesure, même la police des chiffres a été redessinée à la main pour ajouter de la chaleur. Les montres d’autrefois étaient belles car elles étaient dessinées à main levée, avec une certaine imperfection qui leur donnait une âme. Cette montre a un charme à l’ancienne qui vient de ces choix esthétiques. S’inspirer d’anciennes montres pour créer de nouvelles polices de caractères est également une pratique intéressante, comme l’explique le typographe Jonathan Hoefler dans le documentaire « Abstract » disponible sur Netflix. Il est important de s’inspirer tout en trouvant sa propre voie.
2. Trouver l’inspiration sans plagier : comment faire ?
Jérôme nous dit que nous sommes tous inspirés par ce que nous aimons, ce qui est logique. Si nous devions dessiner des vêtements, nous nous inspirerions probablement du workwear et du military. Lorsque je regarde ma boîte à montres, je trouve principalement des vieux diver, des vieux chronographes et des montres militaires. Ces montres ne cherchent pas à être belles, elles sont des outils. L’esthétique suit la fonction, c’est tout. Notre cahier des charges depuis le début était d’avoir une montre étanche, robuste, lisible et fiable. Cela ressemble évidemment à un cahier des charges militaire. Les solutions qu’ils ont trouvées pour assurer la lisibilité et l’étanchéité sont toujours d’actualité aujourd’hui. Pour avoir une bonne lisibilité, il faut un cadran avec un contraste fort blanc sur noir ou noir sur blanc, des aiguilles fortes et des échelles claires. Nous partons des points faibles de la montre pour aller vers les points les moins fragiles. Par exemple, la couronne est vissée pour assurer l’étanchéité et pour éviter qu’elle ne se casse en cas de choc. La bande de carrure est plus large que la lunette car elle est moins fragile. La lunette, quant à elle, est large et présente pour régler l’ouverture du cadran et protéger le cadran en cas de choc. Tout cela a une logique. L’esthétisme est important, mais il doit être justifié par une fonction. Ensuite, se pose la question de la personnalité de la montre. Intégrer des concepts et des codes tout en conservant une véritable personnalité peut être compliqué, mais nous aimons retrouver ces éléments dans nos montres.
Pourquoi le nom de la marque ne figure-t-il pas sur le cadran ?
Parfois, j’ai des moments d’illumination, je ne sais pas comment l’expliquer. Il me regarde discrètement et m’explique : « Tu as bien remarqué. C’est quelque chose qui ne se fait plus du tout. C’est contre-intuitif. Aujourd’hui, quand quelqu’un remarque ta montre et dit : ‘Waah, elle est belle ta montre’, que fait-il ensuite ? Il cherche une marque sur le cadran. Et si tu réponds ‘Rolex, Omega, je ne sais pas, Panerai…’, il en est satisfait. Il ne va même pas regarder l’objet. Et ça, c’est une approche qui me dérange vraiment. Je te le dis sincèrement. »
« Je veux dire, c’est comme dans le domaine de la mode aussi. Les gens ne se posent plus les bonnes questions. Ils ne se demandent pas si ce pantalon, cette veste convient à leur morphologie. Les gens ne se demandent pas si la montre est de la bonne taille pour leur poignet. Comment est-ce qu’ils la ressentent ? Est-ce qu’elle est lisible ? Est-ce que c’est bien fait ? »
« Nous avons même enlevé le nom. Si tu veux savoir ce que c’est, regarde. Il y a aussi une autre évidence, c’est que si tu veux créer une marque à partir de rien aujourd’hui, eh bien, tu n’es personne. Et pour moi, tant qu’une marque ne transmet pas de valeurs dans l’esprit des gens, eh bien, tu te tires une balle dans le pied plus qu’autre chose. Tu peux faire un super design, un super costume, une super chemise, une super montre. Mais si tu mets ta marque sur le cadran et que personne ne la reconnaît, eh bien… je n’aurai pas envie de la porter. »
« Je partage cet avis. Avec du recul, je suis habitué à voir la marque sur le cadran des montres, tout comme je suis habitué à l’absence de logos sur les vêtements. Je ne porte pas de vêtements avec des logos, sauf si je me sens vraiment proche de la marque ou si le logo est très discret. Bon, un petit ‘Serica’ avec une belle typographie ne m’aurait pas dérangé. Mais je comprends la démarche qui me semble sage et bien pensée, surtout lorsqu’on souhaite construire quelque chose de durable : ‘L’idée, c’est de construire progressivement une image de marque. Je ne dis pas qu’il n’y aura jamais la marque sur le cadran, mais j’aime bien cette absence de marque.' »
« Sur cette Hamilton, par exemple, la marque est discrète, ce qui n’est pas très gênant. Mais je suis d’accord que cela nuit un peu à la lisibilité, d’abord, et ensuite Hamilton est une marque bien établie depuis longtemps.
L’utilisation du cadran comme espace publicitaire
Dans le monde de l’horlogerie, l’idée de transformer un cadran en panneau publicitaire est relativement récente. En effet, cela remonte au début du siècle dernier, dans les années 1920. Avant cela, les montres à gousset et les montres-bracelets étaient fièrement signées à l’intérieur de la boîte et sur le revers du cadran, mais jamais sur le cadran lui-même. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une montre est déjà travaillée à une échelle très réduite, et si l’on utilise tout le centre du cadran pour y mettre des informations marketing, les éléments importants de la montre et du cadran se retrouveront relégués en périphérie.
J’en viens donc à me demander : « Est-ce pour cette raison que, au fil du temps, les cadrans se sont élargis ? » Peut-être aussi. Cependant, selon moi, cela est davantage lié au fait que la montre est devenue un objet de reconnaissance sociale plutôt qu’un simple instrument pour lire l’heure. Il fallait donc être vu, d’où l’augmentation de la brillance, de l’épaisseur et de la taille des montres.
Chez nous, chez Serica Watches, nous avons fait le choix de ne pas mettre de logo ni de texte sur nos cadrans, mais cela ne signifie pas pour autant que le cadran paraisse vide. En effet, le positionnement plutôt central de l’échelle 24 heures y contribue grandement. En revanche, de nos jours, de nombreux modèles de montres modernes ont un défaut majeur : la boîte grossit, mais la taille du cadran reste la même, ce qui entraîne un encombrement sur les bords.
Nous avons évoqué les proportions de la montre et l’esthétique au sens large, mais qu’en est-il du mouvement ?
Une véritable machine robuste
Lorsque Jérôme parle des montres, il mentionne l’utilisation d’un mouvement ETA suisse, ce qui lui confère une robustesse et une étanchéité. Mais attention, il ne s’agit pas des basques terroristes, mais plutôt d’un mouvement de montre réputé.
Qu’est-ce que l’ETA ? Explication simple
Serica Watches est une marque de montres qui utilise des mouvements fabriqués par ETA, une manufacture horlogère suisse renommée. ETA conçoit des mouvements mécaniques et à quartz pour de nombreuses marques horlogères. Les mouvements ETA sont réputés pour leur élégance, leur technologie et leur précision.
Certains pourraient se demander pourquoi Serica ne fabrique pas ses propres mouvements, comme Rolex ou Patek Philippe. J’ai posé cette question à Jérôme, le fondateur de Serica, et voici sa réponse : il estime que la notion de « manufacture » n’est pas toujours synonyme de qualité. Selon lui, de nombreuses montres vintage de grande valeur ne sont pas des montres de manufacture. Au contraire, elles sont le fruit de la collaboration de différents spécialistes, chacun apportant son savoir-faire dans la fabrication des composants tels que les boîtiers, les cadrans, les aiguilles et les mouvements.
Jérôme compare cette collaboration à la réalisation d’un film, où chaque membre de l’équipe apporte sa contribution pour créer quelque chose de plus grand que chacun individuellement. Il souligne que tout le monde n’est pas Clint Eastwood ou Mel Gibson, capables de réaliser un film tout seuls. Il en va de même pour la fabrication de montres.
Ainsi, Serica a choisi de faire appel à ETA pour ses mouvements car cela leur permet de bénéficier du savoir-faire et de la qualité suisse tout en travaillant avec d’autres spécialistes pour créer des montres exceptionnelles. Cette approche permet à Serica de proposer des montres de haute qualité à un prix abordable.
Il est intéressant de noter que les mouvements ETA sont réputés pour leur robustesse et leur facilité de réparation, ce qui contribue également à la durabilité des montres Serica.
Quel est le prix de ce tracteur ?
Si vous regardez l’article à ce moment-là, ne vous inquiétez pas, nous parlons bien de montres et non de tracteurs. Cependant, si vous envisagez d’acheter un tracteur, je vous recommande Agriaffaires, leader de l’achat et de la vente de matériel agricole et de tracteurs d’occasion en France. Mais revenons à nos montres.
« La montre reste accessible, c’est possible. Cette montre est vendue à 580€, même si le prix augmentera probablement demain en raison des réalités économiques. Mais c’est réalisable. C’est la moitié du prix d’un iPhone. Quand on me dit que c’est cher, je pense : tu as dépensé 1200€ pour ton iPhone, alors que pour 580€ tu peux avoir une montre que tu garderas toute ta vie, avec une belle histoire et un bel objet. »
J’ai vérifié, un iPhone Pro Max 6,5 pouces coûte 1259€. Wah, c’est vraiment cher. Avec ce prix, je pourrais m’acheter un costume chez Ardentes Clipei. Oh, ou alors je pourrais mettre cet argent de côté pour les études de mes enfants. Attends Jordan, tu n’as pas d’enfants. Bon, Ardentes Clipei me revoilà !
Pour être sérieux, je suis d’accord avec lui. 580€ pour une montre au design soigné, fabriquée avec attention et des matériaux de qualité, avec un mouvement robuste, cela me semble raisonnable. En économisant un peu, on peut se l’offrir.
Essai de la Serica W.W.W. 2019 par un débutant en horlogerie
Cela fait sept mois que j’ai cette montre. Vous l’avez peut-être remarquée dans le Panache consacré aux sneakers à 3:04, ou dans le Journal d’un Confiné où j’ai suggéré à Denis Brogniart d’en acheter un modèle. Et de temps en temps, vous pouvez la voir dans d’autres Panache. Donc, cela fait sept mois que je la porte et je voudrais d’abord vous parler de son aspect esthétique.
La beauté de la Serica : un regard sur l’esthétique des montres Serica
Je suis très exigeant en ce qui concerne les montres. Je sais exactement ce que j’aime et ce que je n’aime pas. Je peux dire tout de suite si une montre me convient ou non. Je peux remarquer si les matériaux ont l’air bon marché ou si l’esthétique semble forcée.
Cette montre a l’air parfaitement naturelle à mon poignet. Le diamètre du boîtier est idéal pour moi, pas trop gros. En plus, elle dégage une élégance simple et sans prétention. Comme Jérôme l’a mentionné dans l’interview, je ressens vraiment l’idée d’une montre-outil plutôt qu’une montre-bijou, et c’est un gros point positif pour moi. Elle est modeste, mais dès qu’on la regarde de plus près, elle fait son effet.
Je prends toujours plaisir à la porter. D’ailleurs, je n’ai jamais eu l’impression de devoir la porter spécialement pour faire ce test. Elle s’intègre parfaitement à mes tenues, que ce soit des tenues décontractées inspirées par le style militaire, workwear ou heritage, ou des tenues habillées. Bien sûr, si je porte un costume, je préfère porter ma montre Lip automatique des années 50 qui a un aspect plus bijou. Mais la Serica pourrait tout à fait s’adapter à ce genre de contexte, surtout avec le bracelet Bonklip du nouveau modèle (j’en parlerai plus tard).
Faites défiler pour la voir de plus près. Et là, de loin mais avec le bracelet nato beige.
2. Les différents types de bracelets de montres
Jérôme m’a donné plusieurs bracelets différents :
– Un en cuir lisse de couleur marron-camel.
– Un en cuir lisse de couleur olive.
– Un en cuir grainé de couleur gris.
– Un bracelet NATO de couleur beige.
Celui que je préfère porter est le premier, le bracelet en cuir marron-camel. Je le mets sans y réfléchir le matin. Peu importe ce que je porte, tant que mes chaussures ne sont pas noires, ça fonctionne à chaque fois.
Le bracelet en cuir olive est aussi très polyvalent. Sa couleur est subtile, un mélange de vert foncé et de marron. Je le porte généralement lorsque j’ajoute du vert dans ma tenue. Cela crée une harmonie sans être trop évident.
Pour le moment, je n’ai pas encore utilisé le bracelet en cuir gris grainé. Mais j’ai un mariage en octobre et je vais voir si cela peut s’accorder avec mon costume.
Quant au bracelet NATO beige, il a un style très décontracté. Il a quelque chose de spécial que j’apprécie beaucoup, même si je ne l’ai pas beaucoup porté. Parfois, j’étais un peu paresseux pour changer de bracelet, même si c’est très simple à faire.
Mon analyse des bracelets Joseph Bonnie : mon verdict
Le bracelet en cuir marron-camel a acquis une belle patine. Il est léger et agréable à porter. C’est le même modèle que celui en vert olive.
Au début, j’ai eu l’impression qu’il était fragile. Cela pourrait être le cas, mais je ne vois pas vraiment de signes de faiblesse pour le moment. Malgré son vieillissement, il ne semble pas s’affaiblir aux endroits où il frotte et est sollicité, ce qui est positif.
Je l’ai porté lors de journées très chaudes et pendant mes trajets à vélo. Peut-être aurais-je dû éviter cela. Des traces de transpiration sont rapidement apparues et semblent difficiles à faire partir. Dans ces cas-là, j’aurais dû opter pour le bracelet en nato.
3. Remonter une montre manuellement
La Serica est une montre mécanique qui fonctionne sans pile ni mouvement automatique. Il faut la remonter manuellement chaque matin ou tous les jours et demi, ce qui peut être contraignant pour certains. Cependant, cette contrainte offre également un certain charme et une expérience unique. Lorsque vous vous préparez le matin, vous prenez le temps de choisir votre tenue et votre montre. Vous dévissez délicatement la couronne avec votre main droite, puis vous tournez la couronne pour remonter la montre tout en écoutant le cliquetis du mécanisme. Une fois que vous avez atteint le maximum de remontage, vous tirez délicatement sur la couronne avec votre ongle pour arrêter la trotteuse. Vous réglez ensuite l’heure et appuyez à nouveau sur la couronne pour que la trotteuse reparte. Ce rituel procure un réel plaisir et crée un lien spécial avec la montre. En remontant manuellement la montre, vous prenez conscience du mécanisme à l’intérieur et cela vous pousse à en prendre encore plus soin. Vous appréciez davantage cet objet noble et artisanal, et vous le respectez davantage. Bien sûr, il peut arriver que vous soyez un peu paresseux et que vous remontiez la montre en cours de journée, mais vous considérez tout de même le remontage manuel comme un avantage. Enfin, bien qu’il puisse y avoir un léger inconfort lorsque votre peau frotte contre le boîtier anguleux lors du remontage, cela n’a que peu d’incidence sur le plaisir que vous avez à activer le mécanisme de la montre.
Autres observations diverses
La montre a un poids raisonnable malgré sa réputation de lourde. Le choix du bracelet est essentiel pour éviter d’alourdir la montre. Cependant, j’apprécie qu’elle ait une certaine sensation de poids car cela l’ancre dans la réalité de notre quotidien.
Une partie du cadran est fluorescente, notamment les aiguilles et les repères. C’est très pratique, surtout lorsque l’on est au cinéma par exemple.
Ce que j’aime particulièrement dans l’esthétique de la montre, c’est la combinaison de parties brossées et brillantes qui lui confère un aspect plus précieux que si elle était entièrement brossée.
Selon moi, ce qui contribue grandement à l’esthétique de la montre, c’est sa typographie imparfaite. Les chiffres 4 et 9 en sont de bons exemples. Je pense souvent que le style réside dans le charme, et que le charme est provoqué par le déséquilibre. Et voilà, c’est exactement cela.
Les derniers modèles et le bracelet Bonklip en détail
Lors d’une interview avec Jérôme, il m’a raconté l’histoire du bracelet Bonklip qu’il a utilisé sur les nouveaux modèles de montres. J’ai trouvé cette histoire intéressante et j’ai également constaté que le bracelet était très confortable. Jérôme explique que l’idée derrière le développement de ce bracelet était de créer quelque chose de différent des bracelets en acier standard que l’on trouve facilement en Asie. Ils voulaient un bracelet en acier avec de la personnalité et une fonctionnalité réelle, mais sans alourdir la montre. Ils ont donc décidé de rééditer le bracelet Bonklip, qui avait été populaire dans les années 20 et 30, notamment auprès des pilotes de l’armée anglaise pendant les deux guerres mondiales. Ce bracelet avait ensuite disparu pendant plus de 50 ans. Jérôme reconnaît que la fabrication de ce bracelet est complexe, mais il trouve cela très cool et apprécie le fait qu’il n’y ait pas besoin de le redimensionner pour l’ajuster au poignet. Il souligne également que ce bracelet ne ressemble pas aux bracelets en acier ordinaires et qu’il met en valeur la personnalité de la montre. En fin de compte, la réédition de ce bracelet a nécessité la collaboration de trois entreprises différentes.
En résumé
Après avoir porté la montre Serica pendant 7 mois, je peux dire sans hésitation qu’elle est devenue ma montre polyvalente préférée. Elle complète parfaitement ma vieille montre Lip en or avec un bracelet noir. Avec ces deux montres, je suis prêt à affronter toutes les occasions vestimentaires.
En plus de sa fonctionnalité, j’apprécie également le plaisir de la porter et de l’admirer, pas seulement pour connaître l’heure. Certes, le remontage manuel peut être un sujet de débat, mais comme je l’ai déjà mentionné, cela crée une connexion plus forte entre le porteur et la montre. Cela ancre l’expérience dans une réalité physique, ce qui me plaît. J’aime aussi le fait de savoir que, étant mécanique, la montre ne risque pas de tomber en panne et qu’elle est solide.
Je suis conscient que le remontage manuel ne conviendra pas à tout le monde, mais cela ne pose aucun problème. Comme on dit, il faut de tout pour faire un monde.